Exemples d’utilisation de ressources UNISCIEL par un enseignant non-auteur

Unisciel propose parmi ces ressources, les modules de l’Université en Ligne (UEL), représentant un total d’environ 1500 heures d’enseignement sur les disciplines scientifiques. Ces modules ont été conçus sous forme d’éléments indépendants facilitant l’appropriation par des enseignants non-auteurs.

 

Par Sophie Jequier, Maître de Conférences en Physique, Université Bordeaux, CELIA, 351 Cours de la Libération, F-33400 Talence

UNISCIEL propose parmi ces ressources, les modules de l’Université en Ligne (UEL), qui représentent un total d’environ 1500 heures d’enseignement sur les disciplines scientifiques. Ces modules ont été conçus sous forme d’éléments indépendants facilitant l’appropriation par des enseignants non-auteurs et leur (ré-)utilisation dans d’autres scénarios pédagogiques que celui prévu initialement. En effet, la réalisation éditoriale permet de présenter les concepts et notions sous une forme neutre plus facilement accessible à un étudiant que ne peut l’être une rédaction personnelle de l’enseignant empreinte de sa propre logique. Ce point, outre son intérêt évident pour l’apprentissage de l’étudiant, constitue un premier critère facilitant l’usage par des enseignants non auteurs. La déclinaison en activités visibles dès l’accueil du module permet à l’utilisateur d’accéder directement aux différents chapitres par activité. Un guide d’étude est proposé. Il permet à l’apprenant en position d’auto-formation de structurer son apprentissage et à l’enseignant souhaitant utiliser le module de connaître le scénario pédagogique prévu par les auteurs. Mais il est important de noter que ce scénario ne conditionne pas la navigation au sein du module, ce qui est un autre critère de réutilisation. Néanmoins un reproche remonté par les enseignants prescripteurs de ces modules était la difficulté de pointer directement vers une page précise dans le module. Ce frein d’usage est maintenant levé grâce à une nouvelle version des ressources de l’université en ligne où il est possible d’accéder directement depuis la prescription vers le point de cours, l’exercice, la vidéo ou l’animation que l’on souhaite utiliser ou référencer dans son enseignement.

L’optique géométrique constitue l’enseignement de physique du premier semestre à l’université Bordeaux 1, quelle que soit la filière choisie par l’étudiant ; le niveau d’approfondissement des concepts variant néanmoins en fonction de celle-ci. Les enseignements présentiels ont donc une structure propre qui ne correspond pas à celle définie dans le module de l’UEL. Sur la plateforme de l’établissement, les enseignants prescrivent la révision des concepts vus en cours en fonction de l’avancement de leurs séances en pointant uniquement sur les pages de l’UEL concernées. Un ou deux exercices sont sélectionnés mais rarement faits par les étudiants qui préfèrent se concentrer sur les exercices du fascicule de travaux dirigés propre à leur cours. Les animations constituent un apport intéressant et important, en proposant une construction pas à pas des tracés qui généralement leur posent problème en plus de l’illustration des concepts de base. De plus, certaines vidéos de l’activité « Observer » correspondent à des parties des travaux pratiques qu’effectuent les étudiants. Comme un examen pratique est prévu en fin de semestre, ces vidéos sont prescrites en révision, complétant avantageusement les notes prises en séance.

Dans certaines filières, des compléments d’optique géométrique sont proposés l’année suivante. Lors de la première séance en présentiel les étudiants concernés passent un test de connaissances sur les acquis de l’année précédente. Suite à ce test et en fonction des résultats, sont prescrits des révisions s’appuyant sur là encore sur le module de l’UEL, qui contient d’ailleurs une partie des compléments que verront les étudiants au cours du semestre.

A l’université Bordeaux 1, dans le cadre du plan Licence, un semestre, nommé « Rebondir » a été mis en place pour les étudiants en échec à l’issue du premier semestre. Il a pour but de consolider les acquis disciplinaires, d’aider à la mise en place d’une méthodologie de travail ainsi que de mener une réflexion sur l’orientation professionnelle. Pour ne pas réitérer l’enseignement du semestre précédent tout en travaillant les lacunes et difficultés rencontrées dans la partie optique géométrique, le travail en centre de ressources sur poste informatique a été privilégié. Les étudiants réalisent des tracés de rayons à l’aide de l’appliquette « Atelier d’optique » proposé par l’UEL. Les consignes des exercices précisent le système physique étudié que les étudiants ont à reproduire et les tracés se font automatiquement. Les étudiants peuvent alors modifier les paramètres et identifier les conséquences sur la propagation. Ils se concentrent ainsi moins sur la réalisation du tracé et plus sur la compréhension des phénomènes physiques.

UNISCIEL produit aussi des séries de vulgarisation scientifique comme « KéZAKO » ou d’expériences comme « Physique à main levée ». Ces séries constituent des supports utilisables dans ce semestre « Rebondir » à divers degrés mais aussi dans d’autres formations ; ainsi celle validée par le Diplôme d’Accès aux Etudes Universitaires (DAEU), option scientifique dans notre cas, qui concerne des personnes en reprise d’études ne possédant pas le baccalauréat et voulant poursuivre des études supérieures scientifiques. Les connaissances et les niveaux sont généralement hétérogènes et très variables tant en terme de personnes que de disciplines. Les séries précédentes permettent dans ce cadre, une entrée en matière concrète puisque partant du quotidien. Tout comme dans le cas du semestre « Rebondir » après visionnage des films, des questions sont posées pour amener les étudiants à reformuler les concepts introduits par les vidéos. Il est aussi possible d’utiliser ces vidéos pour des évaluations. Ainsi via le laboratoire multimédia KALLYLANG, une expérience de cet ordre a été menée avec un scénario découpé en deux ou trois périodes. Durant la première, les étudiants visionnent la séquence, puis en seconde période un ensemble de questions leur est fourni auquel ils doivent répondre en temps limité dans un document rendu à l’enseignant. La dernière période est celle dédiée à la correction par l’enseignant pendant laquelle la vidéo est visionnée de façon collégiale et où sont identifiées les réponses aux questions. Après la séance, il est aussi proposé via la plateforme les liens vers les vidéos ainsi que vers des ressources de cours ou d’exercices.

Ces exemples visent à montrer comment il est possible d’utiliser dans différents contextes des ressources dont on n’est pas l’auteur. Il est à noter que même si les étudiants apprécient ces apports du numérique national, ils restent fortement attachés au contexte local. Les ressources en ligne en complément d’un enseignement présentiel ne sont réellement utilisées que si les étudiants sont persuadés qu’elles les aideront à mieux réussir leurs examens c’est-à-dire qu’elles reflètent des sujets d’examens types. C’est généralement une question à laquelle sont confrontés les enseignants prescripteurs.

http://uel.unisciel.fr http://kezako.unisciel.fr/ http://phymain.unisciel.fr/